Le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) est dans la tourmente depuis sa mise en place par les décrets du 10 octobre 2014, le Medef mettant tout en œuvre pour obtenir sa suppression. Pour faire face à cela, il n’y a guère que la CFDT pour agir concrètement pour sa mise en place. Même si le système n’est pas parfait, le C3P est une avancée pour la prévention de la santé des salariés. Le rapport produit par  Christophe Sirugue, Gérard Huot et Michel Davy de Virville propose dix recommandations sur lesquelles la CFDT porte une analyse circonstanciée (voir la circulaire aux organisations n°23 du 5 juin 2015.) Le point essentiel reste que le C3P n’est pas remis en cause ! Sa lecture confirme aussi que le parcours pour faire gagner la prévention de la santé dans l’organisation du travail sera encore difficile. La progression ne pourra se faire qu’avec un engagement syndical fort à trois niveaux : législatif, professionnel, dans les branches et sur le terrain, dans les entreprises. Au niveau législatif, la CFDT tient fermement la rampe. Il faut déployer l’action des branches et du terrain. Le rapport propose de donner une place importante aux modes d’emploi de branche, il faut maintenant interpeller les chambres patronales pour ouvrir des négociations. Les CNB vont devoir rapidement élaborer le cadre des revendications qu’ils vont porter pour obtenir des accords solides pour l’amélioration de la santé. 

L’autre aspect porte sur la mise en place d’un volet pénibilité spécifique dans le document unique d’évaluation des risques (DUER). C’est l’occasion de dépoussiérer la prise en charge syndicale dans les établissements et de se réapproprier le domaine de la prévention en relation avec les salariés. Une réflexion du secteur santé sécurité RIM est en cours pour éditer une fiche permettant aux militants des CHSCT de s’investir dans la mise à jour du DUER, mais surtout dans l’élaboration des revendications qui peuvent découler de son analyse.